En juillet 2022, la cours d’appel de Dijon a condamné Google Ireland à révéler l’identité de deux internautes accusés d’avoir émis de « faux avis » sur Google Maps concernant une maison d’hôte bourguignonne. La multiplication de contentieux pour « faux avis » et leur traduction en justice peuvent-ils laisser présager la fin de l’anonymat tolérée sur les produits Google ?
Le poids des avis d’internautes ne cesse de croître
Quoiqu’il en soit, la décision de justice est encourageante pour tous les e-commerçants et entrepreneurs du web. En effet, le poids des avis d’internautes ne cesse de croître. Alors que 92,7% des Français utilisent Google comme moteur de recherche, 96% des internautes prêtent attention aux notes et avis et 89% les jugent comme utiles dans leur processus d’achat. Ces avis pèsent énormément dans le secteur des biens et services comme l’hôtellerie et la restauration. Les internautes s’intéressent autant aux avis positifs que négatifs : 93% des internautes renoncent à un achat après avoir lu un avis négatif alors que 95% achètent après avoir lu un avis positif.
Avec les chiffres de cette étude à la clé, on ne peut que mesurer le tort que peuvent causer des avis négatifs donnés injustement à une société. En effet, notre propos n’est pas de réclamer la suppression d’avis négatifs, (ils faut savoir les accepter et les gérer), mais bien de demander à l’internaute de justifier de son expérience commerciale avec la société en question. Selon la maison d’hôtes bourguignonne, ces deux avis étaient « faux » car diffusés par des personnes n’ayant jamais fréquenté l’établissement. « L’hypothèse la plus vraisemblable résulte de la fonctionnalité appelée push de Google Maps », estime le propriétaire du Château.
La fonctionnalité push de Google Maps à l’origine du contentieux ?
La fonction « push » sollicite des utilisateurs de Google Maps passant à proximité d’un hébergement ou d’un restaurant à donner leur « avis », mais sans mettre en place les contrôles adéquats qui permettraient d’assurer que ces internautes ont effectivement utilisé les services de l’établissement.
Les contentieux pour « faux avis » se multiplient dans le monde. L’Autorité britannique de la concurrence (CMA) enquête actuellement sur Amazon et Google en raison de craintes que les deux groupes « n’aient pas fait assez pour lutter contre les faux avis ». On ne peut que soutenir ce type d’enquête et les décisions de justice qui vont dans le sens des e-commerçants.